A un peu moins de trois heures au sud de Calgary, collé à la frontière américaine se trouve le parc national des Lacs Waterton.
Nous y passons quelques jours, en attendant de récupérer Mathilde à Calgary le 23 juillet.
C'est notre premier vrai contact avec les Rocheuses. Et ce qui me marque en approchant, c'est l'absence de transition entre l'horizontalité des prairies et la verticalité de ces pics, qui montent tout de suite à 3000m d'altitude. Les lignes plates des prairies viennent s'encastrer directement aux pieds de ces colosses et en suivant la route, en arrivant, nous aussi, face aux Rocheuses, le premier sentiment qui vient c'est un profond respect teinté d'intimidation. Mesdames...
Manque de chance, le parc a connu un incendie dévastateur en août 2017 et la moitié de celui-ci demeure fermé, réduisant le nombre de randonnées accessibles.
Et comme l'occasion de vous raconter nos randonnées un peu plus en détails risque de ne pas se reproduire de si tôt (puisque nous partirons ensuite pour presque trois semaines à Banff et Jasper, sans connexion), je me permets un petit topo-rando des Waterton Lakes :
Nous commençons par une randonnée intermédiaire de 5h, le Bertha Lake. Après une montée en pente douce à travers les forêts calcinées, nous arrivons à une cascade. A partir de là, la pente se raidit et nous montons en lacets jusqu'au lac, niché dans un cirque impressionnant où la végétation a été épargnée. Cela fait du bien de retrouver du vert et de la vie. Nous entreprenons donc le tour du lac par un magnifique sentier qui nous permet d'admirer les couleurs incroyables : l'eau d'un bleu profond lovée dans un écrin de roche rouge. Nous en profitons par la même pour réviser notre répertoire de chansons et nos palmas de flamenco qui ont pour but d'avertir les ours de notre présence...
Après cette bonne mise en jambes, nous nous attaquons, le deuxième jour au Crypt Lake, un lac d'altitude, avec 6h de rando et un bon dénivelé. Un bateau nous mène de l'autre côté du lac Waterton, que le feu a complètement épargné (alors par contre, 28$ la navette de 15 minutes, c'est du vol, les gars).
Nous montons doucement à travers une vallée étroite, dans un beau sous bois qui nous maintient au frais. Toute la navette monte aussi, ce qui présente l'avantage de ne pas s'inquiéter des ours puisque nous sommes trop nombreux et l'inconvénient de ne pas se sentir vraiment en communion avec la nature...
Sortis du bois, nous attaquons les choses sérieuses : le sentier devient rocailleux et monte abruptement sur le flanc de la montagne. On sent que l'on force un peu et ça ne fait pas de mal, d'autant que nous semons la cohorte de randonneurs. Une immense cascade dévale la falaise face à nous et nous indique que nous arrivons bientôt au point fort de la randonnée : un tunnel naturel étroit accroché à une paroi beaucoup trop verticale, auquel on accède par un mini sentier à flanc de montagne, et duquel on ressort en se tenant à des câbles pour retrouver le sentier du lac quelques dizaines de mètres plus loin. Alors c'est magnifique, la vue est époustouflante, vraiment. Mais comment dire... j'ai le vertige. Donc cette partie, qui ravit Adrien, me laisse plutôt des palpitations et des jambes en coton. Mais j'y parviens malgré tout, et nous arrivons au Crypt Lake, à 1950m d'altitude (quoi? que ça!?). Nous pique-niquons au bord de ces eaux cristallines et au pied des falaises qui bordent le lac et sur lesquels nous observons quelques chèvres de montagne avant de redescendre par le même chemin.
Ca tire un peu dans les cuisses en arrivant en bas mais nous sommes encore frais, et donc plutôt fiers de nous !
Une dernière soirée à observer les montagnes se teinter de rose et nous reprenons le lendemain la route de Calgary, après trois jours d'initiation aux Rockies, qui nous donnent indubitablement le goût d'en découvrir plus...